Pour répondre à cette question, le Nkafu policy Institute, a organisé un atelier de travail en webinaire ce mercredi, 28 septembre 2022. Y ont été conviés, une bagatelle d’experts, de chefs d’entreprises, de journalistes et de hauts responsables du ministère de la recherche scientifique et de l’innovation.

Etat des lieux : Qu’est-ce qu’on appelle ressources naturelles ?
Selon les experts, une ressource naturelle est une substance, un organisme, un milieu ou un objet présent dans la nature sans action humaine et qui fait dans la plupart des cas l’objet d’une utilisation pour satisfaire les besoins des humains. Il s’agit notamment du rayonnement solaire, de l’air, de l’eau sous toutes ses formes, des sols, de la biomasse végétale et animale, des substances minérales et organiques contenues dans les sous-sols, le pétrole, le gaz, l’ensemble des minerais, etc…
Au Cameroun, aucune loi n’interdit aux femmes l’accès et l’exploitation des ressources naturelles. Cependant, on observe une très faible représentativité de celles-ci que ce soit au niveau de l’exploitation ou alors de la gestion des entreprises publiques et/ou privées liées à ce secteur d’activités.
C’est fort de ce constat que s’est tenu cet atelier de travail, avec pour objectif d’apporter des solutions en vue d‘AMELIORER L’ACCES ET LA PARTICIPATION DES FEMMES A LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES AU CAMEROUN
Le compte rendu…
« Seulement 18% de femmes présentes dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles au Cameroun»
A déclaré Mme Nana Gaelle Vanessa, chargée de recherche au Minresi

LES CAUSES…
Au cours de ces échanges, plusieurs causes liées à la faible représentativité des femmes dans ce secteur ont été répertoriées :
- Le manque d’éducation, de sensibilisation et de formations sur les différents métiers liés à l’exploitation des ressources naturelles.
- La majorité des femmes ne s’intéressent pas à ce secteur qualifié à tort d’être uniquement réservé aux hommes;
- plusieurs discriminations subies par les femmes qui souhaitent se lancer dans ce domaine eu égard aux contraintes naturelles observées sur le terrain ( travail pénible et difficile, nécessitant une grande force physique, etc…);
- Aucune politique publique incitative visant à encourager et promouvoir les femmes désireuses d’exercer dans ces domaines;
- Très faible accès des femmes aux postes de responsabilités au sein des entreprises publiques qui encadrent ce secteur au Cameroun ( sonamines, ministère de l’eau et de l’Energie, etc… )
“La majorité des femmes qui suivent des formations dans ce secteur, soit abandonnent avant la fin, soit se reconvertissent dans d’autres secteurs d’activités, dits moins pénibles”.
a déclaré Irène Yanpelda, ingenieure specialiste du solaire, dg de weey energies & eau
Quelques propositions de solutions & recommandations
Plusieurs idées intéressantes ont été émises par les experts présents à cet atelier de travail, notamment :
- Communiquer d’avantage sur les débouchés et le potentiel des métiers liés à ce secteur afin de susciter un intérêt auprès des jeunes femmes;
- Faciliter et diversifier l’accès aux formations dans ce domaine;
- Travailler de concert avec les femmes ayant réussi dans ce domaine afin qu’elles soient des ambassadrices et servent de modèles aux jeunes étudiantes et aux parents afin d’orienter d’avantages leurs enfants à se former dans ces métiers.
Se servir des avantages du numérique Afin de renforcer la communication autour de l’enorme potentiel que regorge l’exploitation des ressources naturelles.

A propos du projet WERC et du groupe de travail (GTO)
Le projet WERC (promotion des droits économiques des femmes au Cameroun) développé par le Nkafu policy Institute, vise à éliminer les obstacles liés à la participation des femmes aux activités productrices. Plus précisément, il est question de mener une campagne de plaidoyer avec une coalition d’acteurs gouvernementaux, de parlementaires, d’entreprises, de médias et d’universitaires afin de promouvoir les droits économiques des femmes au Cameroun.
En ce sens, le projet plaide en faveur de la liberté et de la prospérité économique des femmes Camerounaises, en se concentrant sur la manière dont les considérations politiques et institutionnelles encadrent les conditions de leur accès aux ressources nationales en général, et en examinant en particulier comment certaines mesures administratives ou lois existantes constituent des obstacles à leur participation égale aux activités productives.

Pour atteindre les objectifs du projet, le groupe de travail opérationnel(GTO) est chargé d’explorer les réformes politiques qui peuvent être mises en place pour éradiquer les différents obstacles qui entravent la participation économique des femmes aux activités productives. Plus précisément, la mission du GTO est de :
- Identifier et examiner en profondeur les politiques et les mesures administratives ou les projets de lois qui entravent la participation égale des femmes aux activités productives existantes au Cameroun.
- Proposer des stratégies sur la façon de plaider pour des reformes politiques et la suppression des mesures administratives et des projets de lois qui entravent le développement économique des femmes.
- Identifier les domaines à améliorer dans les politiques et les lois camerounaises actuelles qui entravent l’autonomisation économique des femmes.
- Proposer un plan d’action pour la mise en œuvre des recommandations faites lors des sessions du groupe de travail.
- Préparer et soumettre aux parties prenantes un rapport avec des recommandations sur la promotion des droits économiques des femmes au Cameroun.
Le mot de fin :
Quand les femmes se battent pour l’égalité, elles se battent en fait pour l’équité. Lorsque vous tirez bas, vous n’obtenez rien. Nous savons que beaucoup a été fait en ce qui concerne l’égalité des sexes, mais le quota n’est pas suffisant, nous avons besoin de plus.