Depuis le 1er janvier 2021, de nombreux panafricanistes ainsi que plusieurs médias africains célèbrent l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange continental africain. Avec 54 pays signataires représentant plus d’un milliard de personnes, la ZLECAF devient ainsi, la plus grande zone de libre-échange au monde.

Cependant, au-delà des émotions, une question fondamentale mérite d’être posée : Les Africains à l’instar des autres communautés sont-ils réellement prêts à saisir et profiter pleinement de toutes les opportunités qu’offre ce grand marché continental ? Analyse et décryptage dans cet article.

Ce qu’il faut savoir

Le continent Africain fait face aujourd’hui à de nombreux défis. Dans le concept de « mondialisation » tel que nous connaissons aujourd’hui, le rapport de force est fondé sur des considérations d’ordre économiques; économie qui elle-même réside dans la capacité de production et de consommation locale.

Selon l’AFD, le continent Africain aura doublé sa population pour se situer à un peu plus de 2,4 milliards d’habitants d’ici 2050. De quoi constituer un énorme marché qui depuis plusieurs décennies, aiguise de plus en plus l’appétit des multinationales étrangères qui s’installent en masse sur le continent. Et pendant ce temps la majorité des pays africains avancent en rangs dispersés.

Comprendre comment fonctionne le communautarisme économique, afin de saisir les opportunités de la ZLECAF

Si l’on souhaite appréhender la notion de communautarisme de manière succincte, il faudrait y voir une idéologie qui prend son sens dans le cadre des regroupements de personnes (communautés) fondés sur des appartenances linguistiques, culturelles, ethniques, etc.

La règle d’or dans le communautarisme réside dans l’unicité et la solidarité. Les membres de la communauté s’engagent à se mettre ensemble pour la réalisation d’objectifs communs.

Dans un sens plus large, la notion de communautarisme touche également l’économie. C’est ainsi qu’est né un nouveau modèle de création de richesse inclusif communément appelé “le communautarisme économique”.

Un modèle de développement qui depuis toujours a démontré son efficacité. La preuve, toutes les grandes Nations d’aujourd’hui se sont développées en privilégiant le communautarisme économique à l’instar des Etats-Unis d’Amérique, de l’union européenne, la Grande-Bretagne, la Chine, le Liban, la communauté juive, pour ne citer que celles-ci.

communauté internationale en Afrique Pan-Eco

Concrètement parlant, si on analyse le mode de fonctionnement des différents États dits « développés », la tendance est à un favoritisme pour la production et la consommation dans la communauté de façon prioritaire. Résultat des courses, la richesse ainsi créée permet le développement de chaque acteur de la communauté qui entre dans le processus. Pour un cas concret comme avec les juifs, on observe que l’argent des juifs tourne longtemps entre leurs mains avant de sortir de la communauté.

Un juif se lève dans un lit fabriqué par un juif, il se brosse avec une brosse à dents d’une entreprise juive, fréquente dans une école juive etc…Cela permet ainsi un développement rapide du pays. Cela est également pratiqué à merveille par les Chinois et bien d’autres communautés.

il est important de rappeler que, toute stratégie de communautarisme économique réussie, doit impérativement s’adosser sur un patriotisme économique fort. Autrement dit, il est nécessaire de se rassurer que les membres de la communauté puissent produire suffisamment (biens et services) et satisfaire à la demande de tous les membres avant de chercher à conquérir le marché extérieur. 

La place du communautarisme économique en Afrique

L’Afrique aujourd’hui c’est plus de 1,3 milliard d’habitants(statistiques de 2019), ce qui représente un grand marché favorisant ainsi l’attrait de nombreuses entreprises étrangères. Cependant, il est extrêmement difficile d’agréger et de fédérer des initiatives communes locales dans l’optique d’un développement du continent.

La faute peut être à la dislocation de l’Afrique en plusieurs micro-États qui ne pèsent pas pris individuellement. Eu égard à cela de nombreuses tentatives de régionalisation et de sous régionalisation de certaines entités visant à faciliter une intégration des communautés sont nées de part et d’autre dans le continent sans grand succès.

Si d’un point de vue économique on a des pays Africains qui améliorent sans cesse leur indice de développement, d’autres par contre sont à la traine et croulent sous le poids des dettes colossales.

Si les États d’Afrique continuent à évoluer avec cette logique individualiste, au lieu de migrer vers la mise en place d’une communauté africaine unie et forte, l’Afrique sera toujours la proie des puissances étrangères qui prennent un plaisir à la déposséder de ses ressources et à imposer leur volonté à nos États. Et la signature ou l’entrée en vigueur d’un accord de libre échange continental ne changera rien si les africains eux-mêmes ne prennent pas la peine mesure de la nécessité de se mettre ensemble au-delà des discours hypocrites.

Travailler ensemble ou crever en silence ?

L’Afrique a deux choix qui s’imposent à elle : continuer à évoluer en rang dispersé ou concentrer ses efforts pour mettre sur pied une cohésion commune “réelle”. Il faut aller au-delà des clivages ethniques et culturelles, et favoriser le développement économique de la communauté africaine. Bien que l’entrée en vigueur de la zone de libre échange continentale soit une initiative à féliciter, beaucoup de choses restent encore à faire, et rien n’est impossible. La preuve si les autres l’ont fait, pourquoi pas nous ?

Affaire à suivre…

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